OCCE63 | Le marché des connaissances : un levier de valorisation individuelle

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Juste prolongement d’un premier partenariat avec l’OCCE 63 en 2021/2022 autour de l’écriture collaborative, ce marché des connaissances a été initié par Sourour Memdouh, une enseignante de français du collège Lucie Aubrac de Clermont-Ferrand et s’est tenu le 5 mai dernier.

Engagée pour que ses élèves soient dans de bonnes conditions pour apprendre, cette enseignante de collègue essaie de rendre les élèves acteurs leurs apprentissages ; le bien-être scolaire étant un fondamental. C’est donc tout naturellement que Sourour a souhaité engager sa classe de 6ème, dont elle est professeure principale, dans la mise en œuvre d’un marché des connaissances, levier intéressant pour valoriser chacun.

L’OCCE63 les a accompagnés à raison d'une fois par mois environ depuis la rentrée 2022.

Un projet pluriel

L’OCCE63 a commencé à expliquer le projet aux élèves et ses objectifs, très ambitieux : apprendre à un autre quelque chose qu'on connaît très bien, qu'on maîtrise. La difficulté : déconstruire ce savoir maîtrisé de manière à le réorganiser pour le transmettre. 

Il fallait que les élèves : 

  • identifient un savoir, un savoir-faire propre à eux-mêmes, 
  • le décortiquent : comment je fais, qu'est-ce qui fait que ça fonctionne et 
  • trouvent le moyen de transmettre la procédure ou la connaissance à une autre personne qui n'y connaît rien

La plupart des élèves n'osaient pas se lancer dans la préparation de la séance : « c’est bon, je sais faire, je sais ce que je vais dire », cela a été pourtant une partie importante du travail.

Organiser matériellement un tel événement n’est pas non plus une mince affaire : faire la liste précise du matériel nécessaire à chaque stand demande du temps ! 

Il a fallu aussi organiser toute la partie administrative : lettre au Principal pour lui demander l'autorisation d'occuper les locaux, d'utiliser le vidéoprojecteur du collège, de libérer 1H de cours pour les classes invitées... Lettre aux autres classes de 6ème également pour les inviter, tout en essayant d'être le plus clair possible sur ce qu'est un marché, et sur la façon dont ils devront se comporter lorsqu'ils seront sur les stands. 

Jour J : le 5 mai

Le 5 mai, c'était donc le grand jour ! 

L’animatrice départementale, Rachel Girardin, accompagnée de Camille, bénévole de l’OCCE63, s’est rendue au collège dès le matin. Toutes deux ont pris les élèves par petits groupes pour préparer les stands. 

L’après-midi venue, les invités - 2 classes - ont déambulé dans le marché selon un planning préétabli réalisé à partir de vœux suite à l'invitation) durant 2 heures. C’est au total 10 stands qui ont été présentés : de l'atelier "gâteau au chocolat" à "apprendre quelques mots en indien", en passant par "faire des passes au ping-pong" et "faire des bracelets brésiliens"

La plupart des élèves invités ont joué le jeu et sont allés vers des ateliers qu'ils ne connaissaient pas, mais certains ont choisi ce qu'ils connaissaient déjà et aimaient... Ce qui a ensuite permis un retour des élèves de Sourour sur l'implication des élèves dans les apprentissages !  Les élèves ont été mis en valeur, chacun pour ce qu'il est, et le retour est très positif. Certains élèves qui habituellement parlent peu avaient pour une fois la parole rien que pour eux ! 

Tous se sont sentis impliqués : les élèves, mais aussi les adultes. La directrice de SEGPA et l'enseignante de la SEGPA, sollicitées par les élèves de Sourour, ont participé, avec leurs plus grands élèves, pour aider leurs cadets.

Le principal et son adjointe ont joué le jeu et sont venus plusieurs fois dans l'après-midi. Le conseil départemental, qui aide le collège sur certains projets culturels, a été mis au courant du projet par Sourour, et une représentante est venue également. Enfin, les collègues responsables des classes invitées ont profité du marché, et cela semble leur avoir donné des idées !

En somme : une expérience très intéressante et enrichissante pour tous. Côté coopération, on voit évidemment la construction de l'estime de soi des "vendeurs" et le partage lors du marché, mais très clairement, on peut ajouter le travail en équipe pour les adultes, le partage d'idées pour faire évoluer les pratiques enseignantes, ainsi que l'ouverture sur l'extérieur de l'établissement, avec les partenaires associés au projet.